Bienvenue dans Life in Space (La vie dans l’espace)
Nous vous racontons ici l’espace et ses
merveilles à travers la voix des protagonistes, leur vision et les engins
extraordinaires qui en ont permis l’exploration.
Plus de quatre-vingts objets originaux
fournis par le US SPACE & ROCKET CENTER (centre de visiteurs de la NASA), l’ESA
et l’ASI - engins spatiaux, satellites, fusées, maquettes - vous feront vivre
la plus grande aventure de l’Homme, celle qui l’a transporté au-delà des
frontières de sa planète, grâce au courage et à l’intelligence des scientifiques,
des techniciens et des astronautes.
Cependant, avant de vous plonger dans
cette aventure et dans les 400 mètres carrés de pure interactivité du Space
Camp, où vous pourrez éprouver les sensations que ressentent les astronautes et
les cosmonautes pendant leur entraînement, nous vous proposons de réfléchir à
ces mots visionnaires : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune au cours
de cette décennie et d’accomplir d’autres choses encore, non pas parce que c’est
facile, mais justement parce que c’est difficile... ».
Ce sont les mots prononcés par John
Kennedy le 12 septembre 1962, dans un discours mémorable à l’université de
Rice, qui a marqué un changement de perspective parmi les superpuissances qui
se partageaient le monde à l’époque. En ces années difficiles de « guerre
froide », c’est un message adressé à l’Union soviétique qui, depuis 1957,
défie les États-Unis dans une course à l’espace, avec la mise en orbite de
Spoutnik, premier satellite artificiel, du chien Laïka, puis du premier être humain,
le cosmonaute Youri Gagarine.
Moins connu, mais encore
plus important, est l’autre passage clé de ce discours, où le président Kennedy
met en avant non pas la concurrence, mais le potentiel extraordinaire de la
coopération : « Pour l’instant, il n’y a ni différend, ni querelle, ni
conflit national dans l’espace. Les dangers inhérents à l’espace constituent
une menace pour tout le monde.
La conquête de l’espace mérite le
meilleur de l’humanité, et les opportunités de coopération pacifique pourraient
ne plus jamais se représenter... ».
C’est ainsi que commence l’aventure de l’Homme
dans l’espace qui, en quelques années, couronnera un rêve vieux de plusieurs
siècles. C’est dans cet esprit que les États-Unis accomplissent l’immense
entreprise, en juillet 1969, d’envoyer des hommes sur la Lune et, en juillet
1975, l’amarrage en orbite entre la capsule soviétique Soyouz et un vaisseau
spatial du programme Apollo, dans une étreinte d’une grande puissance
symbolique.
Les résultats de cette collaboration ne cessent
de nous surprendre et sont aujourd’hui plus pertinents que jamais : la
station spatiale internationale représente peut-être le plus haut degré de
complexité et d’intégration technologique et scientifique jamais atteint.
Construite par les États-Unis, la Russie, l’Union européenne, le Canada et le
Japon et habitée en permanence depuis vingt ans, elle a accueilli 230
astronautes de 18 nationalités différentes.
C’est le début de notre parcours aujourd’hui :
la fenêtre de l’ISS, celle qui nous permet d’obtenir les plus belles photos de
notre planète. Mais comment y sommes-nous parvenus ? Par quels chemins ? C’est
ce que nous allons découvrir ensemble.
LA FENÊTRE DE L’ISS
La Cupola (c’est ainsi qu’on l’appelle)
est un module d’observation de la Station spatiale internationale (ISS)
construit par l’ESA à Turin, en Italie. Son nom dérive du mot italien
« cupola », qui signifie « dôme ». Il a été lancé dans le
cadre de la mission STS-130 le 8 février 2010 et attaché au module Tranquility
(ou Node 3). Avec l’arrimage de la Cupola, l’assemblage de l’ISS est achevé à
85 %.
La Cupola est un petit module conçu pour
l’observation des opérations à l’extérieur de la station, telles que les
activités robotiques, l’approche des véhicules et les sorties dans l’espace.
Ses six hublots latéraux et sa fenêtre
d’observation pointant vers le nadir
offrent des vues spectaculaires de la Terre et des objets célestes. Les hublots
sont équipés de volets qui les protègent de la contamination et des collisions
avec des débris spatiaux ou des micrométéorites.
JULES VERNE - PARAPHRASES
Les Hommes sur la Lune : une
prophétie ? Le roman de Jules Verne « De la Terre à la Lune », publié
en 1865, décrit un voyage hypothétique vers notre satellite, anticipant de plus
de 100 ans ce qui s’est réellement passé le 20 juillet 1969. Le livre raconte l’histoire
de trois personnes à bord d’un projectile, qui, lancé à l’aide d’un canon,
parvient à atteindre la Lune. Les astronautes de Verne n’atterrissent pas mais
restent en orbite autour de notre satellite. Dans le roman, l’un des
personnages prononce ces mots : « à en croire certains esprits bornés - c’est
le qualificatif qui leur convient -, l’humanité serait renfermée dans un cercle
de Popilius qu’elle ne saurait franchir, et condamnée à végéter sur ce globe
sans jamais pouvoir s’élancer dans les espaces planétaires ! Il n’en est rien ! On va aller à la Lune, on ira aux planètes,
on ira aux étoiles, comme aujourd’hui de Liverpool à New York, facilement,
rapidement, sûrement... ». Un peu plus d’un siècle plus tard, l’Homme a
réellement atterri sur la lune.
DE LA TERRE À LA LUNE - L’INFLUENCE DE LA FICTION
« De la Terre à la Lune » de
Jules Verne a inspiré des générations entières, dont de nombreux pionniers des
premiers vols spatiaux. Dans ce roman publié en 1865, les membres du Baltimore
Gun Club décident de construire un canon capable de propulser un projectile
jusqu’à la Lune avec des personnes à bord. Le récit de cette mission par Jules
Verne est étrangement proche de la réalité. La capsule est lancée avec succès
et la suite de l’histoire se trouve dans le roman « Autour de la
Lune ». Ce livre est une première édition originale imprimée en français.
LE COLUMBIAD DE JULES VERNE
Jules Verne, un célèbre écrivain de
science-fiction, a inspiré de nombreux pionniers des fusées. De la Terre à la
Lune, écrit en 1865, raconte l’histoire de trois hommes partis de la Terre à
bord d’un véhicule ressemblant à un canon, avec pour objectif d’atterrir sur la
Lune. Bien que le livre ait été écrit près de 100 ans avant que l’Homme n’accomplisse
cet exploit, de nombreux détails de Verne préfigurent l’avenir. Certains
scénarios de mission du livre sont similaires aux activités du programme Apollo
de la NASA. Le lieu du lancement, la taille de la capsule transportant l’équipage,
ainsi que le temps approximatif pour atteindre la Lune se sont avérés très
proches de la réalité.
DIRIGEABLE EN ACIER ONDULÉ
Ouvrage russe de 1928 de K. Tsiolkovsky,
1ère édition, Kalouga
« La Terre est le berceau de l’humanité,
mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau », extrait d’une
lettre écrite par Konstantin Tsiolkovsky en 1911
Le scientifique et mathématicien d’origine
russe Konstantin Tsiolkovsky est souvent considéré comme le père de l’astronautique
et des vols spatiaux habités. Ses idées visionnaires sur l’avenir de l’humanité
dans l’espace étaient très en avance sur son temps.
C’est Tsiolkovski qui, le premier, a
déterminé que la vitesse de libération de la Terre vers l’orbite était de 8
km/seconde et que cette vitesse pouvait être atteinte en utilisant une fusée à
plusieurs étages alimentée par de l’oxygène et de l’hydrogène liquides. Au
cours de sa vie, il a publié plus de 500 ouvrages sur les voyages dans l’espace
et autres sujets connexes, y compris des romans de science-fiction. Parmi ses
travaux figurent des dessins pour la construction de fusées spatiales et des
idées pour des moteurs de fusée orientables, des propulseurs à plusieurs
étages, des stations spatiales, des sas pour passer d’un vaisseau spatial au
vide de l’espace, et des systèmes biologiques en cycle fermé pour fournir de la
nourriture et de l’oxygène aux colonies spatiales. Il s’agit de travaux
remarquables à tous points de vue, d’autant plus que nombre de ces documents
ont été rédigés avant même le premier vol d’avion et par un homme qui avait dû
abandonner son éducation formelle à l’âge de 10 ans.
LES PIONNIERS DE LA PREMIÈRE HEURE
À l’instar des autres domaines de la technologie actuelle, l’astronautique doit ses origines et ses fondements à quelques « pionniers » qui, à partir des connaissances de l’époque, ont développé les premières théories et hypothèses possibles, réalisé des expériences envisageant la possibilité de voyager dans l’espace et ouvert la voie à la communauté scientifique, soutenue par l’appareil de recherche national, pour mener à bien la tâche coûteuse d’arracher des véhicules nés de l’ingéniosité humaine à l’atmosphère et au champ de gravitation terrestres, y compris avec des personnes à l’intérieur. Le premier à proposer de manière scientifique diverses théories sur le vol interplanétaire fut le Russe Edouardovitch Tsiolkovski (1857-1935). Malentendant depuis l’enfance, c’est un autodidacte qui s’est formé en lisant les ouvrages scientifiques qui lui sont tombés sous la main. C’est à lui que l’on doit l’idée de la fusée alimentée au carburant liquide à base d’hydrogène et d’oxygène en tant que propulseur idéal pour les voyages dans l’espace. Il a conçu sur papier différents systèmes de mélange, de vannes et de tuyères d’éjection qui se sont avérés très similaires à ceux utilisés dans les appareils aérospatiaux récents.
Wernher Von Braun est un autre grand moteur de la conception de la fusée. Dès l’enfance, Von Braun se passionne pour les possibilités de l’exploration spatiale à travers les romans de Jules Verne et H.G. Wells ainsi que par les travaux scientifiques de Hermann Oberth. Robert Goddard effectue le premier lancement réussi au monde d’une fusée à ergols liquides. Avant son invention, les fusées et les missiles utilisaient des ergols solides ou en poudre semblables à de la poudre à canon. La fusée de Goddard, baptisée Nell, a atteint une altitude de 41 pieds (12,5 mètres) et a parcouru une distance de 184 pieds (56 mètres) en 2,5 secondes le 16 mars 1926.
Le prototype est exposé ici.
Longueur : 50,5 pouces /128,27 cm
Diamètre maximal : 6,7 pouces /17 cm
Poussée : 9 livres / 4,08 kg)
WERNHER VON BRAUN
Wernher von Braun (1912-1977) a été l’un
des plus importants développeurs de fusées et champions de l’exploration
spatiale au XXe siècle.
Après avoir lu « Des fusées dans l’espace
interplanétaire » de Hermann Oberth et reçu un télescope de sa mère, von
Braun décide de devenir un physicien et un pionnier de l’espace. À l’âge de 13
ans, von Braun s’attire des ennuis en se procurant six fusées qu’il attache à
un wagonnet rouge et auxquelles il met feu. Le wagonnet, qui projette des
flammes et une longue traînée de fumée, roule en rugissant le long de cinq
pâtés de maisons jusqu’au centre-ville, où les fusées finissent par exploser.
Il est connu comme le « père de la
navigation spatiale ».
En 1937, il devient directeur technique
du Centre de recherche sur les fusées de Peenemünde, en Allemagne, et son
équipe met au point la fusée V-2 que von Braun avait imaginée pour les voyages
dans l’espace et non pour la guerre. Missile à ergols liquides d’une longueur
de 46 pieds (14 m) et d’un poids de 27 000 livres (12 247 kg), le V-2 volait à
des vitesses supérieures à 3 500 milles (5 633 km) par heure et était capable
de lancer une ogive de 2 200 livres (998 kg) sur une cible située à 200 milles
(322 km) de distance. Lancée avec succès pour la première fois en octobre 1942,
elle a été utilisée contre des cibles en Europe occidentale à partir de
septembre 1944.
En avril 1960, il devient directeur du
George C. Marshall Space Flight Center à Huntsville pour la ASA.
Son équipe met au point le Saturn V qui
permet à Apollo 5 de se rendre sur la Lune en 1969.
En 1970, von Braun devient
administrateur adjoint à la planification de la NASA à Washington. Il participe
à la création du National Space Institute en 1975 et en est le premier
président.
Au cours de sa vie, Wernher von Braun a
eu la chance de voir ses rêves de jeunesse se réaliser. Mais il a fait bien
plus que rêver. Son travail acharné, son dévouement et ses recherches ont
ouvert la voie à l’exploration pacifique de l’espace, aux alunissages et à l’envoi
de vaisseaux spatiaux d’investigation dans le cosmos.
LE TÉLESCOPE DE WERNHER VON BRAUN
En 1925, sa mère lui offre son premier télescope et il décide très tôt
de consacrer sa vie à la fusée et à l’exploration de l’espace.
LE CAHIER D’ENFANCE DE WERNHER VON BRAUN
L’inspiration change des vies. Cette
réplique du cahier d’enfance de Wernher von Braun, datant de 1924, est remplie
de croquis et de calculs du carburant, des fournitures et des matériaux
nécessaires à un voyage dans l’espace. Les illustrations avec des notes en
russe sont extraites d’un ouvrage du scientifique Konstantin Tsiolkovsky.
Considéré comme le père de la science
moderne des fusées et de l’astronautique, Tsiolkovski, né en 1857, a été le
premier à proposer des fusées à plusieurs étages et à ergols liquides.
Remarquez les grandes similitudes entre les deux dessins.
LE WAGON-FUSÉE DE VON BRAUN
Ce petit wagon rouge représente les
rêves d’un jeune pionnier des missiles. À l’âge de 12 ans, Wernher von Braun,
concepteur de la fusée V-2 et génie de la propulsion du programme américain d’alunissage,
réalise ses premières expériences avec les fusées. Attachant six grands feux d’artifice
sur les flancs d’un wagonnet en bois, von Braun s’élance dans une rue bondée de
Berlin. Le jeune scientifique provoque la frayeur des piétons sur la Tiergarten
Strasse et renverse des étals de fruits sur son passage. Finalement, le wagon
est détruit et la police ramène le jeune Wernher chez lui.
SOUPAPE D’INJECTION POUR LA CHAMBRE DE COMBUSTION DE LA FUSÉE ALLEMANDE V-2 - PREMIER OBJET HUMAIN DANS L’ESPACE
Soupape d’injection
de la fusée allemande V-2 de la Seconde Guerre mondiale utilisée dans la
chambre de combustion.
La soupape mesure 0,75" par
0,75", en très bon état avec une légère couche de rouille.
La fusée V-2 est le premier missile balistique à longue portée au monde,
développé par Wernher von Braun et son équipe pendant la Seconde Guerre
mondiale dans l’Allemagne nazie, visant spécifiquement Londres et plus tard
Anvers. Communément appelée fusée V-2, cette fusée à ergols liquides était un
missile balistique de combat et le premier objet humain connu à pénétrer dans l’espace
extra-atmosphérique. C’est le prédécesseur de toutes les fusées modernes, y
compris celles utilisées par les programmes spatiaux des États-Unis et de l’Union
soviétique.LE SPOUTNIK: point de départ de la course à l’espace
Avec le Spoutnik, le « bip-bip le plus célèbre de l’histoire », les Soviétiques lancent le premier satellite spatial et sonnent le départ de la course à l’espace contre les États-Unis. Transporté à bord d’une fusée Vostok-K, le Spoutnik a pu renseigner les scientifiques sur la densité de l’atmosphère en orbite basse, ainsi que sur l’ionosphère. Le Spoutnik était une sphère lisse de 23 pouces (58 centimètres) de diamètre, dotée de quatre antennes radio externes pour transmettre des impulsions radio. Le Spoutnik a émis des signaux radio pendant 22 jours et a orbité autour de la Terre pendant trois mois après son lancement le 4 octobre 1957. Les Américains réagissent au Spoutnik avec un mélange de crainte et de curiosité. Cet événement historique donne un coup d’accélérateur au développement de la technologie spatiale américaine. Vous pouvez voir ici l’un des modèles utilisés dans les tests.
LAÏKA et les autres animaux de l’espace
L’histoire des animaux dans l’espace est
curieuse. Les frères Montgolfier ont été les premiers, en 1783, à avoir l’idée
d’envoyer des animaux dans l’espace, en plaçant une oie, un coq et un mouton
dans la nacelle d’une montgolfière. Ces animaux ont volé pendant dix minutes et
ont atterri sains et saufs deux kilomètres plus loin. Quelques mois plus tard, le 21
novembre, la nacelle embarquait les premiers humains : Pilâtre de Rozier
et le marquis d’Arlandes.
La petite chienne Laïka a été le premier
animal à entrer en orbite, prouvant qu’un mammifère pouvait vivre en
apesanteur. C’était le 3 novembre 1957. Malheureusement, le Spoutnik 2 qui la
transportait n’était pas conçu pour rentrer sur Terre. Belka et Strelka ont eu
plus de chance. Lancées le 19 août 1960 avec Spoutnik 5, elles sont revenues
saines et sauves après 18 orbites autour de la Terre.
Le vaisseau spatial VOSTOK 1
Vostok 1 a été le premier vaisseau
spatial à transporter un être humain, Youri A. Gagarine, dans l’espace, 25
jours avant le premier vol suborbital américain. Par crainte de réactions
indésirables dues à l’apesanteur, les commandes manuelles du vaisseau spatial
ont été verrouillées avant le lancement et l’ensemble du vol s’est déroulé sous
le contrôle du personnel au sol.
L’engin spatial se composait d’une
cabine quasi-sphérique recouverte d’un matériau ablatif. Il était équipé de
trois petits hublots et d’antennes radio externes. La cabine habitée contenait
des radios, un système de support de vie, des instruments et un siège
éjectable. Cette cabine était attachée à un module de service qui transportait
des batteries chimiques, des moteurs d’orientation, le système de rétrofusées
primaire et un équipement de support supplémentaire pour l’ensemble du système.
Ce module a été séparé de la cabine habitée lors de la rentrée atmosphérique.
Après une orbite, le vaisseau spatial est rentré dans l’atmosphère et a atterri
en Russie (à environ 26 km au sud-ouest d’Engels) 1 heure et 48 minutes après
le lancement. Le vaisseau spatial Vostok a été conçu pour éjecter le cosmonaute
à environ 7 km et lui permettre de revenir sur terre en parachute. Bien que les
premiers rapports n’aient pas précisé si Gagarine avait atterri de cette
manière ou s’il était revenu à bord du vaisseau spatial, des rapports
ultérieurs ont confirmé qu’il s’était bien éjecté de la capsule. Les
communications radio avec la Terre ont été continues pendant le vol, et des
transmissions télévisées ont également été effectuées depuis l’espace.
COMBINAISON DE VOL À HAUTE ALTITUDE BAKLAN
Avant les vols spatiaux, des vols à
haute altitude ont été effectués, au cours desquels des avions expérimentaux
ont frôlé la stratosphère. Il s’agissait de vols militaires utilisant notamment
des avions espions. Compte tenu de l’énorme altitude à laquelle ces avions
volaient, des combinaisons de maintien de la pression ont été mises au point,
ancêtres de la combinaison moderne des astronautes. Comme vous pouvez le
constater, la combinaison Baklan ressemble beaucoup à celle portée par l’aventurier
et parachutiste autrichien Felix Baumgartner, qui détient actuellement le
record du saut le plus haut jamais réalisé. Malgré leur différence esthétique,
les principes de fabrication sont très similaires.
La combinaison pressurisée Baklan a été
développée à partir de 1970 par Zvezda pour l’équipage des avions de haute
altitude de l’aviation stratégique. Dérivée de la combinaison pressurisée
Baklan, la Strizh est une combinaison spatiale développée à l’origine pour l’équipage
de la navette spatiale russe Bourane et ressemblant à la combinaison spatiale
Sokol portée par les membres de l’équipage de Soyouz. Elle a été conçue pour
protéger les cosmonautes en cas d’éjection du vaisseau spatial à des altitudes
allant jusqu’à 30 km et à des vitesses allant jusqu’à Mach 3, le nombre de Mach
étant un nombre sans dimension qui exprime le rapport de la vitesse d’écoulement d’un fluide autour d’un
objet à la vitesse locale du son : M =
u/c, où : M est le nombre de Mach, u est la vitesse d’écoulement locale par
rapport à l’objet (soit interne, comme un objet immergé dans le fluide, soit
externe, comme un canal), et c est la vitesse locale du son.
YOURI GAGARINE
Une génération de Russes se souvient de
l’interjection « Poyekhali ! » prononcée par Gagarine au moment
du décollage du vaisseau spatial Vostok. Cette expression, qui peut être
traduite par « C’est parti ! » ou « Allons-y ! » connaîtra
par la suite un succès fulgurant dans toute la Russie.
Mais sa phrase la plus célèbre est la
suivante : « En orbite autour de la Terre dans le vaisseau spatial, j’ai
vu à quel point notre planète est belle. Humains, préservons et augmentons
cette beauté, ne la détruisons pas ! »
Le colonel Youri A. Gagarine naît le 9
mars 1934 en Russie, dans un kolkhoze d’une région située à l’ouest de Moscou.
Son père est charpentier. Youri fréquente l’école locale pendant six ans et
poursuit ses études dans des écoles professionnelles et techniques.
Youri Gagarine rejoint l’armée de l’air
russe en 1955 et sort diplômé avec les honneurs de l’Académie de l’armée de l’air
soviétique en 1957. Peu après, il devient pilote de chasse militaire. En 1959,
il est sélectionné pour suivre une formation de cosmonaute au sein de la toute
première équipe de cosmonautes de l’URSS.
Youri Gagarine n’effectue qu’une seule
mission spatiale. Le 12 avril 1961, il devient le premier être humain à orbiter
autour de la Terre. Le vaisseau spatial de Gagarine, Vostok 1, fait le tour de
la Terre à une vitesse de 27 400 kilomètres par heure. Le vol dure 108 minutes.
Au point le plus haut, Gagarine se trouve à environ 327 kilomètres au-dessus de
la Terre.
Une fois en orbite, Youri Gagarine n’a
plus aucun contrôle sur son vaisseau. Le retour sur Terre de Vostok est
contrôlé par un programme informatique envoyant des commandes radio à la
capsule spatiale. Bien que les commandes soient verrouillées, une clé a été
placée dans une enveloppe scellée au cas où une situation d’urgence
nécessiterait que Gagarine prenne les commandes. Comme prévu, le cosmonaute
Gagarine s’éjecte après la rentrée dans l’atmosphère terrestre
et atterrit en parachute.
Le 27 mars 1968 le colonel Youri
Gagarine meurt près de Moscou dans l’accident de l’avion MiG-15 qu’il pilotait
dans le cadre d’un entraînement en vue d’une deuxième mission spatiale.
COMBINAISON DE VOL À HAUTE ALTITUDE VKK-6
La VKK-6M est la combinaison de vol la
plus répandue à l’époque soviétique, ainsi que dans l’armée de l’air russe.
Elle est conçue pour les vols de longue durée à haute altitude. VKK signifie
« vysotno-kompensiruyushchi kostyum », c’est à dire
« combinaison de compensation d’altitude ». Ces combinaisons ont servi
de test pour les futures combinaisons spatiales. La combinaison est reliée par
des tuyaux aux connecteurs situés dans le cockpit. Il n’y a pas de valve de
contrôle de pression dans la combinaison, car tout est contrôlé depuis l’intérieur
de la cabine. Cette combinaison a été utilisée sur le MIG-25R en 1965.
Explorer 1 - LE PREMIER SATELLITE AMÉRICAIN
En riposte à l’exploit du satellite soviétique Spoutnik, les États-Unis reprennent la main avec le lancement d’Explorer. Explorer 1, transporté par une fusée Jupiter-C le 31 janvier 1958, fournit des preuves révolutionnaires de l’existence de la ceinture de Van Allen qui protège la Terre des radiations solaires nocives. Les trois étages supérieurs sont logés dans le fuselage qui tourne à une vitesse vertigineuse de 750 tours par minute. Le succès d’Explorer 1 par l’armée américaine a conduit à la naissance de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), une organisation civile dédiée à l’exploration de l’espace.
Hauteur : 69,55 ft/21,2m
Masse : 64,200 lb/29,180 Kg
Diamètre maximal : 5,84 in/1,78m
Poussée au lancement : 83,000 lb/37,648 Kg
LES ANIMAUX DANS L’ESPACE - AUTRES PAYS
En 1959, les États-Unis avaient besoin de remporter une victoire dans la guerre froide qui les opposait à l’Union soviétique et le pays misait sur les vols spatiaux. C’est ainsi que deux singes de races différentes se sont retrouvés emmitouflés et placés dans un missile Jupiter. Surnommés Able et Baker, ils ont effectué un vol suborbital le 28 mai 1959 avant l’aube, devenant ainsi les premiers primates à survivre à un vol spatial. Leur survie les a rendus immédiatement célèbres, bien que le vol spatial ne soit pas la partie la plus dramatique de leur histoire. Pour annoncer la réussite de leur vol, la NASA a présenté Able et Baker aux journalistes dans la même salle où, à peine un mois auparavant, elle avait présenté les « Mercury 7 », c’est à dire les premiers candidats astronautes humains du pays.
Voici Able, qui était un singe écureuil.
Les seuls chats qui ont volé dans l’espace dans les années 1960 étaient deux chats français, l’un est revenu vivant, l’autre est mort au cours de la mission. Après 2000, l’Iran a également mené des expériences utilisant des animaux, principalement des singes, pour les envoyer dans l’espace. En 2013, un singe, probablement un macaque, a été le protagoniste d’un vol qui s’est terminé par le retour de l’animal, toujours vivant, de l’espace. Au fil des ans, les critiques se sont multipliées de la part des défenseurs des droits des animaux, qui considèrent que le recours à des êtres vivants non dotés de conscience pour des expériences spatiales est dépassé et inutilement cruelle.
QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN ASTRONAUTE ET UN COSMONAUTE ?
À l’époque de la course à l’espace, l’Amérique et la Russie réfléchissaient au nom à attribuer à leurs explorateurs de l’espace. Les deux pays souhaitaient trouver un moyen simple d’aider les gens à distinguer entre les explorateurs américains et les explorateurs russes. Finalement, l’agence spatiale américaine Nasa a opté pour les astronautes et l’Union soviétique pour les cosmonautes.
Les conditions à remplir pour devenir astronaute ou cosmonaute sont légèrement différentes, car chaque pays a ses propres critères à remplir. Cependant, leurs tâches sont à peu près les mêmes !
Littéralement, un « astronaute » est un « marin des étoiles » ou un « navigateur des étoiles », tandis qu’un « cosmonaute » est un « marin/navigateur de l’Univers ». Les deux termes sont dérivés du grec ancien.
LE PREMIER VAISSEAU SPATIAL AMÉRICAIN
Le vaisseau spatial Mercury est le premier véhicule spatial habité des États-Unis. Mercury a été lancé en 1959 et a continué à être utilisé jusqu’en 1963. Il ne possédait pas d’ordinateurs : tous les systèmes de bord étaient commandés par des minuteries mécaniques ou par le seul et unique pilote à bord. Les fusées Mercury-Redstone et Mercury-Atlas ont toutes deux lancé cette capsule, transportant des astronautes pour des vols suborbitaux et orbitaux. La taille des astronautes ne pouvait pas dépasser 5 pieds 11 pouces (1,80 mètres). L’espace était si restreint que les concepteurs ont dû mouler les sièges pour les adapter au corps des astronautes.
Hauteur : 11 ft, 4 in/345,4 cm
Masse : 3 000 lb /1360,8 kg
Diamètre maximal : 74 in /188 cm
L’HOMME EN BOÎTE
La capsule de Glenn a été baptisée
« Friendship 7 », afin de perpétuer la tradition consistant à nommer
les vaisseaux spatiaux Mercury avec ce chiffre porte-bonheur.
La capsule Mercury a commencé à être
développée en 1958 pour devenir le premier vaisseau spatial américain. Il était
conçu pour être aussi léger que possible afin de pouvoir être mis en orbite par
les missiles militaires disponibles. L’astronaute porte une variante de la
combinaison pressurisée de haute altitude utilisée par les pilotes de la
Marine.
CHAMBRE POUR UNE PERSONNE, SANS BAGAGES
La minuscule capsule pressurisée de Glenn a constitué son hébergement
pendant les cinq heures qu’a duré le vol. Des sangles le maintiennent dans la
couchette spécialement moulée pour s’adapter à son corps.
CITATION DE L’ASTRONAUTE:
RÈGLEZ VOTRE PETIT PROBLÈME ET ALLUMEZ CETTE MÈCHE
ALAN SHEPARD
Il est devenu célèbre pour avoir été le premier Américain à aller dans l’espace à bord de la capsule Mercury Redstone 3 (surnommée Freedom 7 - Liberté 7) le 05 mai 1961. Il était également connu pour être un peu fou. À l’époque de son voyage dans l’espace, en effet, les statistiques affichaient un taux d’échec de 58 % pour les tentatives de lancement avec les Redstones. Toutes les fusées n’ont pas explosé, ou pas immédiatement : certaines ont dévié de leur trajectoire et ont été fait exploser par mesure de sécurité. D’autres n’ont fonctionné qu’à moitié. Mais si vous voulez aller dans l’espace et que la fusée décolle dans la mauvaise direction, vous n’êtes pas vraiment dans de beaux draps.
Shepard cependant, pour vous donner une idée du personnage, était prêt à partir immédiatement après le chimpanzé Ham. C’est Von Braun qui, compte tenu des statistiques disponibles, a préféré procéder à un lancement test et non habité du vaisseau spatial Mercury, pourtant parfaitement prêt. C’est cette précaution qui a permis aux Soviétiques de damer le pion aux Américains. Même si, je vous le rappelle, les Russes ont réussi à faire effectuer à leur cosmonaute (qui était-ce déjà ? Demandez aux visiteurs s’ils s’en souviennent) un tour complet de la Terre... Un exploit, donc, avec un coefficient de difficulté incroyablement plus élevé. Mais Shepard n’avait pas peur que la fusée explose. S’il avait une peur, c’était plutôt celle de faire des erreurs pendant le vol. À vrai dire, il n’avait pas énormément de manipulations à faire pendant ce vol, puisque celui-ci était censé durer 15 minutes en tout et pour tout. Néanmoins, il semble qu’il ait eu ces mots au moment du lancement : « Please, dear God, do not let me fuck up ». Que nous pourrions traduire de façon édulcorée par un « S’il vous plaît, Seigneur, faites que je ne fiche pas tout en l’air ».
Cette phrase élégante est encore connue aujourd’hui parmi les aviateurs sous le nom de « prière de Shepard ». En réalité, tous les problèmes n’étaient pas encore réglés. Écoutez un peu.
Shepard entre dans le vaisseau spatial à 5h15, soit un peu plus de deux heures avant l’heure de lancement prévue à 7h20. Il a pris un petit déjeuner équilibré : steak, œufs, toasts, café et jus d’orange. Le PETIT-DÉJEUNER DES CHAMPIONS, en somme, qui deviendra une tradition chez les astronautes (des gens très superstitieux). Mais voilà qu’à un moment donné, alors qu’il attend le lancement, il est pris d’une petite envie pressante. Il le communique par radio au Centre de vol spatial Goddard. « Les gars, j’ai envie de faire pipi » « Bon à savoir »
La réponse n’est pas très empathique. Aucun des techniciens n’avait prévu cette éventualité, le vol devait être court et Alan, comme un gamin, n’a pas pensé à fait pipi avant de sortir de chez lui. Il n’y a plus le temps, il doit se retenir. À 7h05 du matin, à 15 minutes de l’heure X, le lancement est retardé le temps que des nuages se dissipent, car une bonne visibilité est de rigueur pour prendre des photos de la Terre. « Euh .......... J’en peux plus »
« Retiens-toi, le voyage est très court »
Les nuages sont passés, mais le lancement est de nouveau reporté afin de mieux fixer le dispositif d’alimentation, « Les gars... ? » « Imagine que tu es dans le désert »
Ce n’est pas pour être méchants : le laisser aller aux toilettes signifie remettre en place la salle blanche, c’est-à-dire l’environnement propre et contrôlé, et perdre beaucoup de temps à ouvrir l’écoutille de Mercury. Shepard doit attendre. De toute façon, le vol ne doit pas durer longtemps. Après avoir fixé le dispositif d’alimentation, le compte à rebours reprend. Pour s’arrêter immédiatement après, ce qui nécessitera de redémarrer un ordinateur depuis le Centre de vol.
« Les gars, arrêtez, je vais me pisser dessus »
Panique au Centre de vol. Pas pour des raisons d’hygiène, hein, ce n’est pas ça qui les inquiétait. Le problème est plutôt que l’urine, c’est essentiellement de l’eau, et que l’eau risque de provoquer des courts-circuits. Le court-circuit, par exemple, des électrodes médicales fixées sur le corps de l’astronaute. Shepard, cependant, ne veut pas entendre raison. Il exige que l’alimentation des électrodes soit coupée pour pouvoir se soulager.
Mais comme il est couché sur le ventre, le liquide remonte dans son dos, jusqu’à ses épaules.... beurk... La réponse de Shepard aux inquiétudes de la salle de contrôle est qu’au moins, maintenant, il est au chaud (rire). Heureusement, l’oxygène circulant dans la combinaison sèche le tout et le compte à rebours peut reprendre. À 9h34, la fusée se détache du sol, envoyant Freedom 7 et son passager intrépide dans l’espace. Nous le verrons plus tard, mais notre Shepard de l’espace y retournera une seconde fois, ou plutôt, ira sur la lune dans le cadre de la mission Apollo 14. Cette mission est célèbre pour être la première et la seule au cours de laquelle un astronaute a embarqué un club pour jouer au golf sur la Lune. Je vous laisse deviner le nom du génie qui a fait cette trouvaille. Les deux balles lancées avec une gravité réduite gisent toujours là, perdues parmi les cratères de la Lune.
PREMIÈRE FEMME DANS L’ESPACE
VALENTINA TERECHKOVA : La première femme soviétique à voler dans l’espace a voyagé à bord de la capsule spatiale Vostok 6, du 16 au 19 juin 1963.
Citations :
« Hé, le ciel, tire-moi ton chapeau, je suis en route! » « Une fois que l’on a été dans l’espace, on se rend compte à quel point la Terre est petite et fragile.
On ne peut nier le grand rôle que les femmes ont joué dans la communauté mondiale. Mon vol a été un nouvel élan pour poursuivre cette contribution féminine.
Davantage de femmes devraient participer activement aux vols spatiaux. De nombreuses femmes bien formées travaillent dans l’industrie spatiale; elles font de très bonnes candidates. »